Rédaction : Clara Puig, étudiante en BTS Gestion et Protection de la Nature et nouvellement stagiaire au COGard, encadrée par Madeleine Pons sur la thématique Chauves-souris également appelées Chiroptères.
La saison de prospection des ouvrages d’art a débuté depuis quelques jours. Nous nous déplaçons à travers le département du Gard afin de vérifier la présence ou l’absence de chiroptères sous les ponts. Ces visites pourraient même nous offrir l’opportunité de dénicher de nouvelles colonies.
Pour certains ouvrages d’art, des travaux de restauration sont prévus pour l’année 2022, d’où l’importance de se rendre sur place, afin de déterminer si les travaux peuvent être réalisés, à quelle période de l’année et quels seront leurs impacts sur la potentialité d’accueil du site prospecté par rapport aux chiroptères.
Les interstices les plus appréciés par les chauves-souris sont notamment les fissures et les barbacanes, il est donc essentiel de les préserver, sans pour autant compromettre la solidité du pont.
Toutes les chauves-souris de France, ainsi que leurs habitats étant protégés par la Loi de Protection de la Nature de 1976, le passage d’un chiroptérologue est obligatoire avant d’entreprendre des rénovations (voûte, drains…) sur des ouvrages d’art.
Si l’ouvrage s’avère occupé, des mesures de conservation des failles, des cavités, etc… sont mises en place, notamment grâce à un marquage à la peinture à destination des exécuteurs des travaux.
Ce travail est mené en partenariat avec le GCLR (Groupe Chiroptères Languedoc-Roussillon) et le CEN Occitanie (Conservatoire d’Espaces Naturels d’Occitanie), l’objectif étant de conserver au maximum la tranquillité des chiroptères, ainsi que de préserver les gîtes qu’offrent ces ouvrages d’art.
Le 3 juin dernier, nous étions sur la commune de Sabran. Lors de la prospection d’un pont en pierre surplombant un ruisseau, en apparence moyennement favorable de part son nombre très limité de failles ou de cavités propices, nous avons pu observer un Murin de Daubenton (Myotis daubentonii).
Deux Murins de Daubenton dans une barbacane © Madeleine Pons
Cette espèce se trouve rarement éloignée de l’eau et aime particulièrement glaner les insectes au-dessus des eaux calmes, le Murin de Daubenton a également la particularité de pouvoir attraper de petits poissons à la surface de l’eau notamment à l’aide de ses grands pieds de pêcheur.
Les grands pieds nettement visibles des Murins pêcheurs, ici le Murin de Capaccini © Madeleine Pons
C’est pour moi un plaisir de pouvoir partager les missions du moment notamment ici sur les chauves-souris, ces petits mammifères qui ont trop souvent eu mauvaise réputation.
J’ai réalisé une fiche espèce détaillée sur le Murin de Daubenton, partagée ci-dessous.
Rédaction : Clara Puig Photo : Madeleine Pons